Fantasy Star IV – Megadrive 1993
Le début des années 90. Si le J-RPG était encore peu répandu en Europe, certains initiés ne cachaient pas leur bonheur face à des licences telles que Final Fantasy ou Dragon Quest qui trustaient le genre.
Cependant, pendant que les joueurs Nintendo se contentaient généralement d’action-aventure avec des titres tels que Simon’s Quest et Zelda 2, les possesseurs de Master System s’éclataient, depuis 1988 (en Europe) devant une autre licence phare : Phantasy Star.
Quelques années, et une génération de console plus tard, sortait le quatrième épisode venant clore les assauts de Dark Force.
Me concernant, hormis quelques heures d’errance sur l’épisode Dreamcast, mon expérience avec Phantasy Star se résumait à peau de chagrin.
Heureusement, grâce à la Switch et son émulateur Megadrive, j’ai pu profiter de mes heures de transports pour rattraper mon retard.
Des premiers pas encourageant
C’est avec une grande curiosité, non dénuée de craintes, que j’embrassais l’aventure. Fantasy Star 4 est un RPG de 1993 et se veut être la conclusion d’une histoire riche. Au-delà de l’aspect vieillissant, allais je raccrocher les wagons et profiter pleinement de l’expérience ?
Eh bien oui !
Commençons par le commencement, ou plutôt le commencement de la fin.
D’un point de vue technique le titre de Sega n’a pas à rougir et exploite pleinement les capacités de la Megadrive. C’est coloré, varié et les designs sont soignés.
Quant à l’OST, si les thèmes ne sont pas inoubliables, ils collent parfaitement à l’action.
Le scénario a l’intelligence de s’installer en douceur, nous présentant les précédents épisodes en toile de fond, à la manière d’un Breath of fire 2 que l’on apprécie sans avoir touché au premier opus.
Bref, l’immersion est réussie. Et le reste ?
Un univers attachant
Si le scénario n’est guère excitant, explorant une fois de plus la lutte éternelle du bien contre le mal, l’écriture des protagonistes est quant à elle réjouissante.
Vous aurez le plaisir d’être présenté à 11 personnages dont 10 qui feront office d’acteurs principaux. Charismatiques, chacun dispose d’un design attachant et d’une histoire intéressante qui sert à merveille le déroulement du jeu.
Certaines phases faisant office de cinématique sont ponctuées de nombreuses images type manga. Une superbe idée pour donner vie à notre groupe de héros et renforcer notre attachement envers eux.
Souvent téléphonée, notre progression se verra être ponctuée de twists bienvenue (et bien amenés) apportant un fort intérêt à notre histoire.
On aura la même sympathie pour les antagonistes qui, bien que classique au possible, disposent d’un contexte qui donne de l’épaisseur à votre voyage.
Voyage qui vous fera d’ailleurs traverser de nombreux environnement. Si elles n’ont en soit rien d’exceptionnel, le RPG de Sega vous invite à visiter 5 planètes et satellites. Alors bien sûr leurs surfaces ne rivalisent en rien avec des productions actuelles, mais Phantasy Star avait le mérite d’être audacieux sur le sujet.
Pour terminer, le bestiaire est varié et surtout travaillé. Le soft est généreux et cela est bienvenu tant les combats sont nombreux…mais nombreux…bon, il faut au moins avouer que cette surdose de rencontres aléatoires, typique des J-RPG d’ailleurs, évite les séances de farming.
Des combats dynamiques…
L’originalité de Phantasy Star IV réside dans ses combats. Votre équipe peut être composée de 5 membres, nombre largement suffisant pour définir une stratégie et être rarement pris au dépourvu.
Lors de ces phases, vous voyez vos personnages de dos, comme dans The 7th Saga de ENIX sur Super Nintendo sorti la même année. Sera alors possible de rosser les adversaires via une attaque classique, de la magie ou des techniques, variées et souvent joliment animées.
Vous pouvez également enregistrer des macros pour les réutiliser dans d’autres combats. L’occasion d’établir une stratégie pour ceux qui le souhaite en fonction des lieux/ennemis rencontrés. Il fallait y penser !
…mais sous exploités
Comme souvent dans le J-RPG, les combats (sans être spécialement simples), ne demandent pas vraiment de mettre en place de savantes stratégies. Et si la possibilité de créer vos macros (jusqu’à 10 de mémoire) existe, je n’en ai jamais ressenti l’utilité.
C’est dommage car les ennemis attaquent et défendent assez brillamment mais il me suffisait, dans 80 % des cas, d’activer l’action « attaque automatique » pour en venir à bout.
D’ailleurs, il faut souligner que le soft n’est pas très compliqué bien que certains boss donnent du fil à retordre. Je remercie au passage l’émulateur et la possibilité de sauvegardes à volonté, qui évite bien des frustrations.
Au final, après avoir bouclé l’aventure en une bonne trentaine d’heures, je dirais que le véritable point noir réside dans le menu : imbuvable et lourdingue à souhaite.
Malgré tout, ce dernier cache une idée intéressante. Vous avez perdu le fil de l’aventure ? Pas de soucis ! Il suffit de cliquer sur « talk » dans ledit menu pour ouvrir un dialogue entre les héros qui nous rappelle notre destination actuelle. Malin !
Hormis cela, si l’on replace Phantasy Star IV dans son contexte, nous sommes face à un excellent jeu.
Et en parlant de durée de vie, le titre propose quelques quêtes annexes, axés sur la caste des Hunters (des genres de mercenaires) dont vous faites partie.
Pour mes premiers pas dans le monde de Phantasy Star, j’ai été ravi par ce 4ème
épisode qui offre un cocktail qui ravira les amateurs de J-RPG : du rythme, des protagonistes attachants, une difficulté bien dosée et une bonne durée de vie.
Ma note :
14/20