Les Annales du Disque-Monde
« La tortue la Grande A’Tuin apparaît, elle fend d’une brasse paresseuse l’abîme interstellaire, ses membres pesants recouverts de givre d’hydrogène, son antique et immense carapace criblée de cratères météoritiques… Dans son cerveau plus grand qu’une ville, avec une lenteur géologique, Elle ne songe qu’au Fardeau. Une bonne partie du fardeau est évidemment due à Berilia, Tubul, Ti-Phon l’Immense et Jérakine, les quatre éléphants géants dont les larges épaules bronzées par les étoiles soutiennent le disque du monde. »
— La huitième couleur
C’est avec ces quelques mots que s’ouvre l’une des plus grandes sagas de la littérature Fantasy du 20ème siècle. Le prologue du premier livre du Disque-Monde, La huitième couleur, dont est tiré le préambule ci-dessus, résume très bien l’œuvre créée par Terry Pratchett, soit un univers de Fantasy loufoque servi par une logique absurde et scientifique implacable.
Terry Pratchett est né le 28 avril 1948, il a commencé par travailler comme journaliste puis comme chargé aux relations publiques pour le bureau des énergies avant de se consacrer uniquement à l’écriture à la fin des années 80, car cela lui rapportait beaucoup plus d’argent. Il publie un grand nombre de nouvelles avant d’éditer son premier roman Le Peuple du Tapis en 1971. C’est en 1983 que sort le premier tome des Annales du Disque-Monde, pour l’instant 36 volumes dans l’univers du Disque-Monde sont sortis en Angleterre et il lui en reste encore quelques-uns en finition. Il trouve également le temps de collaborer avec d’autres écrivains sur certains projets comme Good Omens écrit avec Neil Gaiman (à mon humble avis indispensable à toute bibliothèque digne de ce nom). Terry Pratchett annonce en 2007 dans une lettre qu’il est atteint d’une forme virulente de la maladie d’Alzheimer, son dernier livre étant Nation, publié cette année.
Qu’est l’univers du multivers du Disque-Monde?
C’est une tortue géante, la Grande A’tuin, surplombée de quatre éléphants sur le dos desquels repose un disque où habite, due à son incohérence, une population humanoïde (et autre) fortement atteinte de la cafetière. A l’origine, les Annales du Disque-Monde sont une parodie du genre Médiéval-fantastique, comprenant son lot de mages, barbares, sorcières, nains, voleurs, donjons et dragons, mais sans vraiment de personnage récurrent ni de suite entre chaque roman. Petit à petit le style a évolué avec la résurgence de certains personnages, ce qui rend l’univers du disque plus attachant en donne une personnalité précise aux mages, sorcières ou gardes de la ville. Même si les tomes restent tous indépendants les uns des autres, on peut quand même voir certains évènements qui auront des implications plus ou moins graves dans le futur, dans une parfaite démonstration de l’effet papillon pousserait à son paroxysme. Chaque volume tourne autour d’un thème bien précis comme Noël (Le père porcher), Faust (Eric) ou encore l’Australie (le Dernier Continent). Ces derniers temps Terry Pratchett a de plus en plus tendance à faire une critique acerbe mais toujours drôle du monde d’aujourd’hui, comme les journaux (La vérité), la poste (Timbré), le système bancaire (Making Money)… Personnellement je trouve que la force des livres se trouve dans les théories loufoques mises en place pour expliquer rationnellement l’existence absurde du Disque-Monde, généralement sous forme de note de bas de page dont est très friand Terry Pratchett. Comme par exemple la loi de la chance sur un million:
« Quand on en a vraiment besoin les chances sur un million se produisent tout le temps. C’est bien connu. Quand il n’y a qu’une seule chance pour que ça marche… Eh ben ça marche. Sinon il n’y en aurait pas. »
— Au guet !
Les petits plus des romans du Disque-Monde sont les dessins de Josh Kirby, puis, après sa mort, de Paul Kidby, qui font toutes les couvertures.
Pour les moins anglophones, la version française de Patrick Couton est de très bonne qualité. Il a d’ailleurs été récompensé par le grand prix de l’imaginaire en 1998 pour son travail.
La géographie du Disque-Monde
Le Disque-Monde porte en son centre le moyeu, composé d’une chaîne de montagnes infranchissable dont le point culminant est le Cori Celesti d’où règnent, ou du moins essayent, les dieux. Au bord, la Bordure (étonnant non?). De part la configuration du Disque, il n’existe pas de point cardinaux. Pour se diriger on parle de « direction le moyeu » ou « direction le bord ». Le Disque est constitué d’un seul continent divisé en plusieurs sous-continents. Il est entouré par un vaste océan, le Rim Ocean dans la version originale (il n’a pas de nom en VF), qui contient une multitude d’îles, dont la plus grande et la plus impénétrable est certainement XXXX (prononcez ekseksekseks).
Le grand continent contient une première division qui n’a pas de nom mais qui contient les principaux lieux des aventures du disque, à savoir:
Ankh-Morpok : La cité-état la plus importante du monde, qui n’a d’égale à sa domination sur le disque que sa puanteur. Elle est composée d’Ankh, quartier de la haute bourgeoisie et de Morpok, sorte de bouge immonde, où les clochards sont légions, le tout séparé par un fleuve, également appelée l’Ankh, qui est plus ou moins solide selon les saisons, étant donné le nombre de déchets qui flottent à sa surface (ndla : il est impossible d’y couler). Ankh-Morpok est le carrefour de toutes les routes commerciales du Disque (Les zinzins d’Olive Oued). Elle est gouvernée par un patricien, qui, pour éviter tout problème, a créé un système de guilde (sa plus grande réussite) pour encadrer chaque profession, chargée de s’autogérer. Il est bien entendu interdit d’exercer un métier sans être inscrit dans la caste correspondante, sous peine de mort. On peut donc voir la guilde des bouchers, des alchimistes (qui est toujours en reconstruction) mais aussi celles des clochards, des assassins ou des voleurs qui ont des quotas de vol à respecter — de plus il est interdit de voler deux fois la même personne — ou bien encore la guilde des couturières (ce sont également des hôtesses très charmantes). Ankh-Morpok possède aussi quelques lieux et institutions célèbres comme…
● L’Université de l’Invisible qui est le quartier général des mages.
● Le Tambour rafistolé, pub où les mages aiment bien venir boire quand ils font le mur.
● Le quartier des Ombres, véritable coupe-gorge.
● Le Palais du patricien, où des assassins tournent en rond depuis des années dans les jardins.
Comme vous l’aurez certainement deviné, Ankh-Morpok est l’équivalent du Londres du moyen-age.
La plaine de Sto, qui est une campagne profonde où il ne se passe jamais rien (enfin presque). C’est tout simplement un trou de bouseux composé de pleins de petits royaumes dont Lancre, celui dont on parle le plus, qui est le lieu d’une grande tragédie shakespearienne (Trois soeurcières). On y trouve aussi les Montagnes du bélier qui ne sont pas très éloignées du moyeu et où habitent un grand nombre de sorcières. Les hivers y sont très rudes et les gens aussi.
Überwald, sorte de Carpates. C’est le domaine des mines de graisses, des vampires et autres loup-garous, où lorsqu’on dit « château » un éclair traverse le ciel (Le cinquième éléphant).
Wyrmberg, un pays à très forte densité magique où les barbares se font des donjons et dragons au petit déjeuner.
Complètement de l’autre côté du continent, Genua, où les contes ont la dent dure (Mécomptes de fées).
Séparé d’Ankh-Morpok par la mer circulaire, allusion à la mer Méditerranée, se trouve le sous-continent klatchien. Il est lui aussi composé d’une myriades de pays…
Le plus grand des pays est le Klatch, Il est dirigé par un « Sériph » immensément riche et très doué pour la sieste, bien entendu les décisions politiques sont prises par un grand vizir. Le Klatch est surtout une multitude de clans et autres tribus réunis sous une autorité, plus ou moins écoutée, située dans l’unique grande ville d’Al Khali, le reste étant principalement un grand désert. Al khali est la grande rivale d’Ankh-Morpok, ce qui explique le climat tendu entre les deux cités (Sourcellerie, Va-t-en guerre). Le Klatch est l’équivalent du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord.
Ephèbe, sorte de Grèce antique. Le pays est célèbre pour ses philosophes, dont la principale occupation est de courir partout à la sortie du bain en criant Eurêka (littéralement « Une serviette, donnez moi une serviette »). De temps en temps il y en a un qui s’arrête et qui a une bonne idée. Le philosophe est une arme dangereuse, c’est à lui que l’on doit l’invention de la catapulte. L’histoire d’Ephèbe est particulièrement marquée par la guerre qu’elle mena contre Tsort pour récupérer la belle Elénor, qui était une vraie mégère (Eric, Les petits dieux).
Omnia, cité voisine d’Ephébe. Seul pays monothéiste, son dieu est le grand Om. Cité particulièrement extrémiste, tous ceux qui ne croient pas que la terre est ronde et qu’elle tourne autour du soleil sont punis par « la quisition » et condamnés à la torture. Omnia a l’habitude de déclarer la guerre à tous les pays voisins qui ne sont pas d’accord avec ses préceptes, c’est à dire tout le monde. Mais personne n’y porte vraiment attention, du coup ils se contentent d’envoyer des évangiles aux quatre coins du disque (Les petits dieux).
Jolhimôme dans la vallée du Jolh est un tout petit pays situé entre Tsort et Ephébe. Il est responsable de la levée du soleil (du moins c’est ce que pense le peuple). Il est composé de beaucoup de pyramides, ce qui risque de le coincer dans une faille spatio-temporelle. Ce n’est ni plus ni moins que l’Égypte antique, avec son lot de momies, de crocodiles et de prêtres du soleil (Pyramides).
L’empire Tezuma, pays adorateur du grand boa à plume (au moins 20cm) Quetzduffelcoatl et accroc aux sacrifices de jeunes vierges et au cannibalisme. C’est un empire aztèque noyé dans la jungle à l’extrémité du sous-continent klatchien (Eric).
De l’autre bord se trouve Howondaland, On ne sait presque rien sur ce pays car il n’y a aucun roman qui s’y passe. C’est juste la version disque-monde de l’Afrique sub-saharienne.
Complètement de L’autre côté du moyeu par rapport au sous-continent klatchien se trouve, rattaché au grand continent par un isthme, le continent contrepoids. Il porte ce nom car à lui seul il permet la stabilité du disque sur le dos des quatre éléphants. Pour cela son sol est très, très riche (et je suis encore bien loin de la vérité) en minerais et particulièrement en or… tellement riche qu’il ne sert à rien. Il n’est composé que d’un seul pays, l’empire Agatéen coupé du continent par un grand mur et personne n’a le droit d’y entrer ou d’en sortir. Il est dirigé par un roi enfant et, bien entendu, un effroyable grand vizir. Ce pays connaitra une période de trouble, car l’un de ses habitants fut le premier et dernier touriste du disque. A son retour il publia un petit livre rouge « Ce que j’ai fait pendant mes vacances » qui faillit déclencher une guerre mondiale. L’empire Agatéen est l’extrême orient médiéval (Les tribulations d’un mage en Aurient).
Vient ensuite l’île continent XXXX (prononcez ekseksekseks) appelé également Terror Incognita. On peut considérer que cette terre est située dans l’œil d’un gigantesque cyclone statique, ce qui la rend impénétrable, exception faite des chameaux, de part les vents violents qui l’entoure, alors que l’île elle-même est en état de sécheresse très avancé. Ce lieu est présent uniquement dans le livre Le dernier continent. On peut supposer qu’après un voyage en Australie, Terry Pratchett a voulu rendre hommage à ce fantastique pays en lui consacrant un roman à part entière. On y retrouve tous les petits détails qui font la particularité de ce pays. A mon humble avis c’est le meilleur de la série du disque-monde, mais je ne suis pas du tout objectif car je l’ai lu pendant un voyage autour de l’Australie. Pour expliquer brièvement, XXXX est le nom d’une bière australienne (la meilleure). On retrouve également dans Le dernier continent un nain conducteur de charrette blindée qui s’appelle Mad, un kangourou Skipue, des attaques d’émeus, un convoi de drag queens, des gens qui courent dans des bateaux sans fond sur des rivières asséchées (c’est un moyen de transport très rapide), de la pâte à base de vieille bière réchauffée et bien entendu des chameaux.
Les personnalités du Disque-Monde
Au fur et à mesure des annales du Disque-Monde, on peut voir certains personnages revenir, pour le plus grand plaisir des petits et des grands. On peut les diviser en plusieurs groupes.
Je commencerais par les mages, dont le plus célèbre et le premier grand personnage du Disque-Monde, Rincevent, en est le plus indigne représentant. Il est le plus mauvais « maje » de l’histoire, toujours étudiant malgré son age très avancé. Suite à un accident de lecture son cerveau fut saturé par un seul sort, risquant de mettre en péril le monde… Ce qui l’empêche d’apprendre d’autres sorts. Même si ce sort est expulsé invonlontairement à la fin du deuxième livre, Rincevent n’en apprendra pas d’autre car il est tout simplement feignant. Il pense être victime d’une extraordinaire malchance car il se retrouve toujours dans des situations impossibles, mais il s’en sort à chaque fois « presque » miraculeusement. Il est toujours suivit d’un fidèle compagnon, le Bagage, un coffre qui possède une multitude de petites pattes et qui est capable de voyager dans l’espace et le temps pour retrouver son maître. Il a aussi un très mauvais caractère et est très protecteur avec Rincevent. Il nettoie également très bien les vêtements. Il y a d’autre mages célèbres qui apparaissent plus tard dans les livres, les membres du grand conseil de la faculté de magie, l’Université de l’Invisible.
L’archichancelier Mustrum Ridculle, plus doué pour la chasse que pour la magie et au tempérament très rustique, accompagné du doyen, du dépressif économe, et bien entendu du bibliothécaire, un anthropoïde au poil roux et à la force surhumaine — un orang-outan (le premier qui dit singe sera sévèrement puni). Il existe encore tout une ribambelle d’autres mages importants. Ils se caractérisent tous par leurs appétits voraces et donc leurs embonpoints, leur robes de mauvais goûts et leurs barbes. Les mages sont définitivement misogynes. Selon eux ils devraient être les seuls à pouvoir faire de la magie, d’ailleurs ils n’ont pas le droit d’avoir de femme. C’est aussi parce que le huitième fils d’un mage serait alors un sourcelier, un être d’une puissance telle qu’il pourrait engendrer l’apocalypse (Sourcellerie). Ils ont une conception particulière de la magie: pour qu’un sort soit lancé, il faut qu’il soit voyant, qu’un grand rituel le précède avec bougies, pentacles, gestes amples et tout le tintouin, même si ce n’est pas nécessaire. Ils s’opposent complètement aux sorcières dans leur perception de la magie (La Huitième Couleur, Le Huitième Sortilège, Nobliaux et Sorcières, …).
Les sorcières sont, elles aussi, fidèles à l’image d’Épinal. Elles habitent principalement dans les montagnes du bélier où elles apportent leur aide aux villageois avec plus ou moins de bonne volonté. Elles ont l’habitude de se réunir en conclaves. L’un d’eux est composé d’Esméralda Ciredutemps, de Nounou Ogg et de Magrat Goussedail. Mémé Ciredutemps est sans conteste la sorcière la plus puissante, elle est vieille, habillée tout en noir, a un nez crochu et une grosse verrue. Elle aurait souhaité être méchante, mais n’a pas le cœur pour, ce qui lui donne très mauvais caractère. Nounou Ogg est un tout autre style de sorcière, aussi vieille que mémé, ce sont de grandes amies. Elle est petite, grosse et très joviale. Elle a une toute autre approche avec les gens que mémé, mais obtient généralement le même résultat. Enfin, Magrat Goussedail, une sorcière assez jeune, pas très doué et plutôt gourde, toujours coiffée comme l’as de pique. Après le départ de Magrat, elle sera remplacé par Agnès Créttine (a.k.a. Perdita X), une jeune fille en pleine crise d’adolescence. Même si elles en sont capables, les sorcières font très peu de magie car comme dirai mémé Ciredutemps :
« J’ai rien à prouver à personne, je sais déjà que je suis la meilleure. Si t’es pas content je te change en crapaud, maintenant va t’en. »
Le véritable pouvoir des sorcières, c’est la crainte qu’elles inspirent, et une forme de psychologie tellement puissante qu’elles arriveraient à vous convaincre que vous êtes un cailloux et inversement. On appelle cela la Tétologie. Elles ont peu de considération pour la gente masculine. Il est a noter que dans leur jeunesse Ridculle et Ciredutemps ont eu une aventure. A l’inverse des mages qui sont de véritables citadins, les sorcières aiment vivre en pleine nature. Les sorcières, comme toutes personnes ayant des capacités magique, voient l’octarine. C’est la huitième couleur, celle de la magie. Grâce à cela elle peuvent voir ce qui est imperceptible au commun des mortels, de plus elles connaissent la date de leur mort et il (la Mort est de sexe masculin) viendra les chercher en personne. (Mécomptes de fées, Nobliaux et sorcières, Masquarade, …)
Les membres du guet de nuit d’Ankh-Morpok. Terry Pratchett décidera de leurs rendre hommage en leur dédiant une série d’aventures.
« On les appelle parfois la Garde du Palais, le Guet ou la Patrouille. Quel que soit le nom qu’on leur donne, leur fonction dans toutes les œuvres d’aventures fantastiques reste la même : vers le chapitre trois (ou dix minutes après le début du film), ils font irruption dans la pièce, attaquent le héros un par un et se font massacrer. Jamais on ne leur demande s’ils en avaient envie. »
— Au guet !
Il est dirigé par le capitaine Samuel Vimaire, un vieux militaire un peu bougon, mais très attachant, avec des valeurs très arrêtées. Il lâchera sa bouteille en rencontrant l’amour auprès d’une duchesse, éleveuse de dragon, d’Ankh-Morpok. A chaque nouvel épisode concernant le guet, il obtient une promotion, toujours à contrecœur. Il est secondé par le sergent Colon, ancien militaire lui aussi, un peu trouillard. Il représente le garde lambda qui se cherche un coin tranquille pour fumer sa cigarette, le principal c’est qu’il n’y ait pas d’incidents durant sa patrouille. Le caporal Chicard, plus ou moins humain. Lui aussi, plus ou moins ancien militaire, plutôt du style à dépouiller les cadavres sur les champs de batailles. Il a toujours un mégot coincé derrière l’oreille. L’agent Carotte, le nain le plus grand du monde. En réalité un homme recueilli par une famille naine et ayant toujours vécu dans une mine, personne n’ose lui avouer qu’il a été adopté et que ce n’est pas un nain. Un jour il décide de partir découvrir la vraie vie à Ankh-Morpok où il s’engage dans les forces de l’ordre. Il est grand, beau, costaud, ultra charismatique, il aime tout le monde et tout le monde l’aime, même les trolls. Toujours là pour défendre la veuve et l’orphelin et faire respecter la loi, certains pourrait dire qu’il est stupide, ce qui est totalement faux. En réalité c’est l’héritier du trône d’Ankh-Morpok, mais il y renoncera car c’est la meilleur chose à faire pour que la ville continue à tourner sur la tête. Le guet sera rejoint plus tard par Détritus, troll ancien videur du Tambour rafistolé, Angua, une louve-garou et plein d’autres personnages. (Au guet !, Le guet des orfèvres, Va-t-en guerre, …)
Il y a beaucoup d’autres personnalités hautes en couleurs qui habitent Ankh-Morpok. A commencer par le Patricien Vétérini, homme froid et craint par tout le monde, il a une intelligence nettement supérieure. Fin diplomate, il sait comment parler (manipuler) aux gens. Il a l’esprit plus tordu qu’un politicien: il est par exemple capable d’engager lui-même des assassins pour venir le tuer, comme ça il sait déjà que la place est prise… Il n’écoute pas de musique, mais il lit les partitions, car il n’existe personne d’assez doué pour les jouer parfaitement… Son seul acte impulsif est d’avoir interdit la ville aux mimes. En se promenant dans les rues on pourra acheter des saucisses dans des petits pains à Planteur Je m’tranche la gorge (JMTLG). Un commerçant un peu douteux, qui vend tout et n’importe quoi mais qui vous fera toujours croire que le prix qu’il vous fait va lui coûter un pied. Il existe une version de planteur dans toutes les villes du Disque. Même si ce n’est pas un habitant d’Ankh-Morpok, je vais le ranger dans cette catégorie un peu fourre-tout, il s’agit du barbare le plus célèbre du monde, j’ai nommé : Cohen le barbare. Tous les enfants connaissent ses aventures car elles ont été plusieurs fois retranscrites sur papier. Même s’il a désormais 87 ans (qu’est-ce que vous croyez, on se lève pas un matin en se disant : « Tiens je suis le plus grand barbare de tous les temps. » Bien sur que non ! Il faut de l’entraînement et une longue carrière), il n’en est pas moins dangereux. Il est souvent entouré de sa Horde d’Argent, moyenne d’âge 80 ans.
Dans l’univers du Disque-Monde, il existe beaucoup de dieux. Ils vivent tous a Dunmanifestine, cité au sommet du Cori Celesti. Le roi des dieux, s’il existe vraiment, est Io l’aveugle qui a un millier d’yeux. Il existe le Destin, en pleine rivalité avec la Dame chance qui, elle, porte un intérêt particulier à Rincevent. On peut également signaler Offler le dieu crocodile et une multitude de petits dieux pour tout et n’importe quoi ainsi que des personnages de la tradition populaire comme la petite souris ou le père Porcher.
Il en est un au statut vraiment particulier, c’est la Mort. Créature squelettique, il parcourt (parce que la mort est toujours de sexe masculin) le disque sur son cheval Bigadin, vêtu d’une cape noire et d’une faux aiguisée avec les rayons du soleil, pour couper le lien qui rattache l’âme des morts à leur corps, et de temps en temps avoir un brin de causette avec eux. Le problème de la Mort c’est qu’il est beaucoup trop humain et qu’il est souvent en proie à des doutes existentiels, ce qui le pousse à partir en vacances, et donc entraîne un joli bazar. La Mort n’a aucun sens de l’humour et prend tout au premier degré. Il est toujours suivit par la Mort aux Rats et a un fidèle serviteur Albert, mage réputé mondialement qui fit un pacte avec la Mort pour lui échapper. Il a aussi une petite-fille, Suzanne, qui a beaucoup de mal a être normale et qui doit souvent réparer les bêtises de son grand père. La Mort est visible de tous, mais comme les gens ont une faucheuse tendance à ne retenir que ce qu’ils veulent, il passe inaperçu. Plusieurs livres sont consacrés uniquement à ce personnage comme Mortimer, Le faucheur, Accrocs du roc…
Autour du Disque-Monde.
Terry Pratchett a un succès considérable dans le monde entier et particulièrement en Angleterre. Il a des rayons entiers qui lui sont consacrés dans certaines librairies de Londres, avec J.K. Rowling c’est l’un des écrivains les plus appréciées par les anglais. Tout cela entraîne par conséquent une vaste activité marketing. Pratchett a lui même écrit un certain nombre de livres qui se passent sur le Disque-Monde mais qui ne sont pas relatifs aux annales: des encyclopédies, des livres de cuisines… Certains livres ont été lus à la radio, puis enregistrés sur CD ou cassette. Au guet ! a, quant à lui, été adapté en comics.
Il y a bien d’autres produits dérivés comme les jeux vidéos, tous tordus, mais un vrai régal (Discworld I, Discworld II, Discworld noir) et un jeu de rôle utilisant le système GURPS qui permet avec grand plaisir de vivre des aventures épiques dans cette univers complètement barré.
En Angleterre on a pu voir une adaptation en dessin animé de Trois soeurcières et Accrocs du roc. Les dessins sont particulièrement horribles, mais le scénario est respecté à la lettre. Il y a ensuite eu les adaptations en téléfilm du Père Porcher (diffusé à Noël dernier sur M6), de La huitième couleur, et Timbré est à venir. On parle à présent d’une possible adaptation cinématographique mais cela n’est qu’une rumeur.
Dessin animé : Trois soeurcières
Trailer du film Le père Porcher
Et puis, bien entendu, les badges, les sacs, les figurines, les mugs, les cartes de vœux, les bijoux, les portes clefs, les DVDs, les stickers, les tapis de souris, les pièces de théâtres…
Petit bonus, vous trouverez ci-dessous le court métrage Run, Rincewind Run, en deux parties, avec la participation de Terry Pratchett.
Comme vous l’aurez compris, les Annales du Disque-Monde est une très vaste œuvre où l’humour est présent à chaque page et qui ne cesse de se renouveler. Il ne vous reste plus qu’une chose à faire, c’est courir chez votre libraire et en commencer la lecture.
AW et là Je M’Tranche La Gorge !
Le Bagage, l’être en bois pour bourdon le plus dangereux et vicieux -sauf pour son « maître »- de tout le multivers ^^
Le voilà donc ce premier dossier. Et pour une première c’est une sacré première. L’article est vraiment « énorme », aussi bien en termes de quantité que de qualité. Tout d’abord c’est un gros pavé, mais aussi ca fourmille d’informations et de descriptions. Bravo!! Je l’ai quasiment lu en entier (ok j’ai zappé quelques persos) et c’était intéressant. Les annales du Disque Monde est très connu, mais tout ce que j’ai pu en lire n’a pas réussi à me motiver à m’y mettre. Ce dossier complet malheureusement me conforte dans mon idée, c’est trop « space » pour moi. Je dois être un peu… Lire la suite »
Je suis dégouté je crois que mon commentaire n’est pas passé :(. Et je n’ai pas la force de le réécrire.
Mais en substance il disait que c’était un très bon dossier très complet. Mais que pour ma part c’est trop « space » et que je préfère être vieux jeu et rester sur de la fantasy classique.
Néanmoins j’apprécie le gros travail et la qualité du dossier. Vivement le prochain
Yeah Les annales du Disque Monde, j’adore.
C’était pas censé être une parodie de Fantasy au départ, d’ailleurs.
L’univers de cette série est énormément drôle et fun 😀
Quoi qu’il en soit, c’est dommage que Pratchett soit atteint d’Alzaheimer précoce 🙁