Luigi’s mansion 3 – Nintendo Switch/2019
On ne va pas se mentir, cela fait un moment que Nintendo, en tant que développeur, ne propose rien de neuf dans son catalogue. La firme se contente de recycler ses licences phares telles que Mario et Zelda et s’offre même le luxe de sous-traiter certains titres. Faire du neuf avec du vieux et ramasser le cash en somme.
C’est le cas de Luigi’s Mansion. Passé sous le giron canadien via Next Level Games depuis la sortie du second épisode en 2013. Après un carton en règle au box-office, le studio reprend du service en s’occupant du développement d’un 3ème
volet en 2019, cette fois sur Switch. Pour le même succès ?
Jugez par vous-même : le 31 mars 2023, le jeu s’est vendu à 12,82 millions dans le monde !
De quoi ça parle ?
L’intrigue n’est pas le point fort du jeu, mais puisque vous insistez …
Luigi (accompagné de son désormais fidèle Ectochien), Mario, la Princesse Peach, et les Toads sont «invités» à prendre des vacances à l’Hôtel du Repos Éternel. À leur arrivée, ils sont accueillis avec beaucoup d’amabilité par la maîtresse du lieu, l’ectoplasmique Ambre Brusquade. Cette dernière les amène à leurs chambres respectives. Mais dans la nuit, Luigi entend Peach crier et découvre avec stupeur qu’Ambre Brusquade était en fait de mèche avec le Roi Boo…
C’est un fait : les frères à casquettes ne tirent aucune leçon de leurs mésaventures passées et son d’une naïveté déconcertante.
Mais n’ayez crainte chers lecteurs : si le scénario brille par son absence de subtilité, il a le mérite de nous plonger dans une aventure menée tambour battant !
Who you gonna call ?
Mais pas tout de suite. Le jeu respecte le cahier des charges du genre en ne permettant qu’une exploration limitée les premières minutes. Prétexte à l’appropriation des richesses du gameplay sous forme de tutoriel. Qui donne envie de continuer ?
Plutôt oui !
Entrons dans le vif du sujet : si les habitués ne seront pas perdus, les néophytes trouveront vite leurs marques tant on s’accommode facilement à la palette d’actions de Luigi. En clair c’est comme avant, mais en mieux !
On (re)découvre avec les plaisirs les fonctionnalités de l’Ectoblast (l’aspi-fantôme) parmi lesquelles le flash lumineux et le très utile révélioscope qui, je le rappel, permet de révéler l’invisible à vos yeux.
Luigi est également plus agile, pouvant même sauter, et le nettoyage de fantôme est rendu plus dynamique qu’avant. Sur ce point le titre affiche un (presque) sans faute à l’aide d’une prise en main immédiate.
Contrairement à Luigi’s Mansion 2, qui divisait sa progression sous forme de niveaux avec des lieux distincts à visiter, Luigi’s Mansion 3 revient aux sources de la franchise via une progression dans un lieu unique. Linéaire mais plus fluide et agréable !
Préparez vous à des tonnes de surprises ! Luigi’s Mansion 3, c’est 16 niveaux (15 étages et 1 sous-sol) dont le level design ne manque pas de personnalité et d’absurde originalité.
Vous voilà parti pour une nouvelle chasse au fantômes, accompagné par votre fidèle Ectochien, le facétieux Professeur K. Tastroff, mais pas que !
It’s a me…gluigi !
La voilà l’attraction du jeu. La promesse d’un gameplay encore enrichi : Gluigi. Sorte de double fait en slime qu’il faudra régulièrement mettre à contribution pour accéder aux zones inaccessibles pour notre héros telles que les bouches d’aération et autres grilles. Son utilisation sera aussi très utile, voire obligatoire, pour résoudre les nombreuses énigmes (souvent sous forme de puzzles) qui viendront freiner votre progression.
Lors de sa sortie, la communication de Luigi’s Mansion 3 s’articulait essentiellement autour du verdoyant double de notre héros. Malheureusement, il y a de quoi nourrir des regrets.
Non pas que Gluigi ne soit pas une bonne idée, loin de là. Mais hormis quelques (trop rares) utilisations pertinentes, cette nouveauté se verra cantonner à un rôle purement accessoire pour récupérer du loot (argent et gemmes) sur votre passage.
Une bonne idée donc, mais trop peu exploitée pour parler de gap. Ou du moins, exploitée avec paresse. J’exprime mon point de vue sur le jeu solo uniquement, n’ayant pas testé les fonctions multi-joueurs de la cartouche.
Maniac Mansion
Certes, Gluigi n’est pas la promesse attendue mais Luigi’s Mansion 3 est l’opus qui m’a donné le plus de plaisir. Complet, fun et ingénieux qui se renouvelle constamment sans trahir son ADN.
Quant aux énigmes, si elles ne vous donneront jamais trop de fil à retordre, elles n’en restent pas moins variées et surtout plaisante.
J’ai aimé explorer les étages de l’Hôtel du Repos Eternel qui font honneur à l’ambiance horrifico-absurde propre à la série depuis 2001. On s’émerveille à parcourir ces zones diablement inspirées dont l’ambiance est relevée par une OST délicieusement feutrée qui brille par sa discrétion. Et si le jeu n’est pas difficile, tout est fait pour que chaque partie soit une expérience plaisante.
Et les boss ! Ha, les boss ! Encore une fois, rien de bien compliqué sur ce point et les maîtres des lieux qui tenteront de vous faire barrage appartiendront assez vite au passé. L’intérêt réside dans les mécaniques de gameplay proposées où le joueur est pleinement sollicité à découvrir la faille dans le patern de l’adversaire à l’aide de son équipement ou d’éléments mis à sa disposition. Ainsi, chaque boss est une fenêtre ouverte sur de nouvelles idées pour conclure avec brio le chapitre entamé.
Et d’idées le jeu n’en manque pas ! A l’image d’un Mario, Luigi’s Mansion 3 fourmille de trouvailles toutes plus géniales les unes que les autres et c’est tant mieux !
Car votre périple promet d’être long avec une moyenne d’une bonne vingtaine d’heures, et bien plus si vous décidez de poncer tout le bâtiment pour viser le 100 %, vous obligeant à d’incessant aller-retours. J’aurais rechigné à la besogne si le jeu s’était contenté de nous proposer des niveaux figés. Alors, pas de révolution sur ce point, mais le manoir nous réserve quelques évolutions certes mineures mais que l’on accueil avec plaisir et qui justifient d’user ses semelles.
Objets, rencontres, nouveaux fantômes…la quête de la collecte est un vrai plaisir même si (avouons-le), le jeu vous récompense un peu trop facilement. En effet, grâce à votre aspirateur, vous ne manquerez jamais d’amasser du brouzouf, rendant ainsi l’achat des bonus on ne peut plus accessoire tant le challenge est (quasi) absent pour les obtenir.
Ajoutez à cela les clins d’œil au cinéma et à l’univers de Nintendo en général (le Virtua Boy) qui ne manqueront pas de capter notre attention.
Sans oublier, c’est une habitude dans la série, les jeux de mots lourdingues qui prêtent plus au facepalm qu’à sourire, mais qui ajoutent au titre ce je-ne-sais-quoi de tendresse.
Nouvel essai transformé ?
Presque, mais quelques tâches viennent ternir le tableau. Déjà, comme je l’évoquais plus haut, si l’arrivée de Gluigi est une excellente idée, son emploi est loin d’être aussi ambitieuse que ce qui aurait pu être proposer.
La difficulté qui, passé le fait de vouloir boucler l’aventure à 100 % (dont l’intérêt est discutable), n’est pas très relevée.
Certains éléments scénaristiques (le chat en première ligne), intéressants sur le papier, qui deviennent lourdingues par la surenchère de répétitions.
Enfin, et c’était déjà le cas sur les 2 précédents épisodes, orienter correctement l’Ectoblast s’avère parfois être un calvaire. Particulièrement lorsque notre héros est encerclé, ce qui arrive tout de même rarement.
Pour conclure :
Vous tremblerez de bonheur sur Luigi’s Mansion 3. Beau, immersif et doté d’un gameplay étoffé, Luigi’s Mansion 3 est l’épisode que j’ai trouvé le plus abouti (même si garde une affection toute particulière pour son grand frère sur Gamecube). Un titre certes mal dosé dans son challenge, mais qui est parfaitement adapté au public casual comme aux hardcore gamers, fans de collectibles en tout genre, pour quelques dizaines d’heures de frissons !
Ma note : 16/20