Pourquoi la Comic Con Paris n’est pas (vraiment) un flop ?
Si vous allez sur les réseaux sociaux et sites web les mots « flop », « échec », « arnaque », « désastre », « honte » sont souvent associés à la première édition française de la Comic Con.
Or, la plupart des gens qui utilisent ces termes forts, ne savent pas de quoi ils parlent ou bien ont eu des attentes beaucoup trop élevées.
Je m’explique.
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Tout sur la com’, rien sur le contenu ?
Un peu. Depuis l’annonce d’une première Comic Con française, les médias et surtout le net s’est enflammé. Un enthousiasme comme on en voit presque plus et qui n’a cessé d’augmenter à mesure que les préparatifs se concrétisaient et qu’une liste d’invités plus ou moins prestige se déroulait.
Louis Leterrier comme parrain ce n’est pas rien, Frank Miller (toujours pas mort), Maisie Williams (même si Arya Stark a dû annuler au dernier moment, elle était prévue), Shawn Ashmore (X-Men, The Following) puis on enchaine sur de l’acteur secondaire mais populaire James Masters (Buffy, Torchwood) ou encore Eric Balfour (Haven). Ensuite on table sur du youtubeur et de l’auteur, dessinateur de comics dont les noms ne sont pas forcément synonymes de succès à l’international mais qui ont néanmoins des choses à dire.
Bref ! D’un point de vue communication il n’y avait rien à redire, tout était parfait. Trop parfait.
Il faut savoir qu’avec internet il y a ce qu’on appelle le buzz qui a un effet temporaire mais dévastateur (souvent positif car c’est un très bon écran de fumée) sur un plan de communication mais aussi la hype qui, mal maîtrisée, peu devenir le pire ennemie d’un évènement ou d’une série, un film, jeux vidéo etc…Plus la chose est attendue, plus la déception peut être grande et ce fut le cas pour la Comic Con de Paris.
Quand le site fut mis en ligne (un site bien caca et chiant pour s’y retrouver il faut le dire), il était clair que le contenu serait plutôt léger et les stand encore plus. Quelques grands noms de l’édition comme Delcourt (Walking Dead) mais pas tant que ça non plus alors que des stands de goodies style figurines Pop il y en avaient à foison. Mais ça, sur le papier on ne s’en rend pas bien compte, or sur le terrain le tour est plié en 30′ et si vous n’avez pas de panel intéressants auxquels assister et qu’il n’y a ni animation, ni stands à foison eh bah on s’emmerde un peu.
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Je suis français, donc je râle.
Le public français, je pense, s’attendait à un évènement de grande ampleur style Japan Expo ou encore Comic Con de San Diego.Oui, alors, comment t’expliquer mon petit que lors d’une première édition ce n’est pas POSSIBLE ! Même si les organisateurs sont rodés avec les éditions Londoniennes ou New Yorkaises, ils ne le sont pas encore avec la française. Et puis t’en entends souvent parler toi de la Comic Con de Londres ou de New York ? Non. À moins d’être un(e) passionné(e) ces éditions ne font pas le tour des réseaux sociaux et encore moins trois minutes sur BFM comme c’est le cas pour l’édition de San Diego (la Mecque de la convention geek) ou la Japan Expo (la Mecque de la convention pour pervers). Ces deux gros évènements majeurs et « incontournables » sont là depuis des années. Ils ont eu le temps d’apprendre, de grandir, de s’adapter au public et malgré le succès incontestable, ils ont des défauts ! La Japan vend trop de places donc c’est blindé alors que la SDCC organise une sorte de Battle Royale pour obtenir des tickets si bien qu’on ne sait jamais si on pourra y aller ni combien de temps (et je vous jure que la sélection est ultra stressante ! ! ! ).
Bien que l’on considère ces deux conventions comme un peu les reines mères, il y a toujours des gens pour râler. C’est trop cher, y a trop de monde, y a plus de PQ dans les WC etc etc…Eh bien au moins la Comic Con française (qui n’a RIEN à voir avec la petite comic con liée à la Japan Expo) partage ça avec ses modèles. Les gens râlaient pour tout et n’importe quoi, parfois c’était justifié comme par exemple un manque évident de communication au sein de l’équipe dont chaque membre donnait une info différente aux visiteurs, mais d’autres typiquement connes comme « putain c’est complet c’est inadmissible quoi ! « . C’est pas comme si les places avaient été mises en vente des mois et des mois avant l’évènement. Ah non attends. MAIS SI ! Tu sais que ça va rameuter du monde, tu sais que l’endroit choisi n’est pas le plus grand, tu sais que les places sont en vente à l’avance et t’as de l’argent à ce moment-là alors POURQUOI tu râle deux jours avant l’ouverture que c’est complet ? Parce que t’es français et que t’aimes râler.
Et je ne parle de ceux et celles qui se plaignent du programme. Qui se pointe à une convention sans avoir regarder la programmation avant ? Personne de censé et de raisonnable en tout cas. Si rien ne te plait, pourquoi es-tu là ? Par curiosité sans doute, pas par intérêt ni passion, donc CHUT ! T’es venu, t’as vu maintenant tu peux partir. Le programme est connu à l’avance et personne ne te force à venir si rien ne te plait (ou alors tu es entouré de gens bizarres).
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Trop global et donc trop banal.
Personnellement avec mes amis nous faisions partie de ces gens qui avaient envie d’y aller mais sans attendre quelque chose de fou, tout simplement parce que c’est la première édition. On s’attendait donc à des couacs, à une programmation cool mais pas folichonne mais là où le bas blesse c’est niveau stand. Car outre l’amusement, il y a la perspective de claquer tout son PEL en trois jours qui réjouit le public. Or, à cette première édition, niveau stand on était loin, mais alors très très loin d’une Comic Con digne de ce nom.
J’ai pardonné beaucoup d’erreur (mais où sont les sièges bordel ???) car pour moi il s’agit de débutants, ils ne sont pas encore adaptés à la France et ont eu une ambition beaucoup trop élevée par rapport à ce qu’ils furent capables de nous offrir. Mais les stands ! De la figurine POP tu en avait tout le tour du ventre c’est certain, mais les comics à part quelques grands noms comme Delcourt ou Panini il n’y avait rien à se mettre sous la dent. Quand tu t’appelles Comic Con tu te dois de proposer du comics, des stands dédiés aux grands éditeurs comme Marvel et DC, c’est une base, une règle immuable, ensuite tu peux broder autour et proposer des goodies, des stands de bouffes etc…
Le problème de cette première édition c’est qu’ils ont voulu trop généraliser, d’où cette impression d’arnaque (ça et le fait que si tu dis au mec de la sécu que tu veux manger dehors il t’empêche de sortir alors que si c’est pour aller retirer du cash, là, pas de problème). Personnellement j’avais enchaîné ma carte bancaire au fond d’un puit que j’ai refermé puis scellé en construisant une maison par dessus que j’ai ensuite maudite afin que personne ne puisse y entrer. Et je n’ai pas eu de regret ! Alors qu’à la SDCC j’ai fait flamber le compte bancaire, – mon banquier à pris une retraite anticipée en voyant ça – je voulais tout ! Les affiches, les figurines, les sacs, les peluches, les trucs chelous tout attiraient l’oeil et je ne vous parle pas des offres sur les comics ou reproductions d’armes, de vaisseaux etc limitées. Du tape à l’oeil geek, une merveille ! Malheureusement la Comic Con Paris n’a pas était capable d’offrir cela…pour l’instant.
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Comment ça, shoot dans l’bébé ?
Alors des défauts il y en a eu, et des gros même. Des files d’attentes bizarres et incompréhensibles, pas de sièges pour s’assoir et manger, impossibilité de rester dans la salle si plusieurs panels nous intéressant se suivaient (si tu sors, t’es mort), des panels d’ailleurs trop courts à cause du temps de traduction etc etc…les défauts vous les trouverez facilement sur le web je ne vais pas m’étendre dessus d’autant que j’en ai évoqué assez.
Le point positif qui ressort c’est l’ambiance. Celle qu’on réussi à mettre les cosplayeurs. C’est vrai qu’ils étaient cool, et sympas mais pas seulement eux. Les tenanciers de stand (ouais ça fait classe dit comme ça) étaient tous plus gentils les uns que les autres. Ils venaient d’Angleterre, d’Allemagne etc…et avaient envie de partager leurs passions malgré la barrière de la langue. Il y avait les petits stands cachés mais tout à fait sympathiques comme celui du podcast Pourquoi Buffy c’est Génial (je suis totalement subjective concernant Buffy et j’assume), ou encore quelques ateliers de maquillages plutôt fun avec celui de Canal Sat qui était un peu le seul à mettre l’ambiance.
Donc oui, j’accorde un point aux râleurs pour dire que le tour était vite fait et que oui, c’était un peu plan plan mais laissez leur une chance bordel !
La première édition de la Comic Con Paris c’est comme un bébé qui apprend à marcher. On croit que ça y est c’est le moment, mais non il tombe sur le cul. Eh bah c’est pas grave, on attend, on le suit et puis un jour, ça y est il marche (et se cogne XD). Laissons du temps à cet évènement de s’installer, de trouver ses marques pour un public français et arrêtons de croire qu’on aura du show à l’américaine. Ça n’arrivera jamais. Nous ne sont pas aux USA, nous ne sont pas capables de faire comme eux car nous ne sommes pas eux. Et soyons honnête, quand quelqu’un essaie il se trouve face à un mur de jugement condescendant à base de « pfff non mais on est en France ici faut qu’il arrête de se croire aux States. »
On est un peu con au fond ou alors très très exigeants mais souvent ça va de paire.
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Petits conseils d’une optimiste.
Ce que la Comic Con Paris devrait faire c’est choisir un ou deux thèmes et si tenir dans toute son organisation sans avoir le cul entre deux chaises. Comics et Youtube c’est très bien. Y a de quoi faire en matière d’invités, de master classe et de stands. Mais surtout, surtout pour les prochaines années, il faut de l’animation ! ! !
Le public de nos jours s’ennuie vite, il faut donc du son, de la lumière mais pas qu’un écran de fumée. Le stand Asmodée par exemple était tout à fait ludique et fun mais n’avait rien à faire là. Les jeux proposés n’avaient rien à voir avec l’esprit Comic Con, tout comme les trois pauvres stands d’accessoires GN.
Je pense – j’espère surtout – que beaucoup de stands n’étaient là que faute de mieux. Peut-être les organisateurs n’ont-ils pas su faire venir ceux et celles qui comptent vraiment dans le domaine (putain Marvel et DC quoi ! ), peut-être n’y ont-ils pas cru je n’en sais rien mais tout ça est perfectible.
La Comic Con Paris était un évènement simple, à partager entre potes ou en famille sans prise de tête. Il faut arrêter d’avoir des attentes qui crèvent le plafond surtout quand il s’agit d’une première fois (ça vaut pour tout dans la vie ce conseil XD). Mise à part Jessica Jones, j’ai fait les panels qui m’intéressaient vraiment, j’ai parlé à des gens dans les files d’attentes, pris des photos de cosplayeurs géniaux, bref, je me suis amusée parce que contrairement à la majorité des râleurs du public, je suis et je reste une optimiste.
Les organisateurs devront s’adapter à notre pays, à nos envies mais surtout proposer un contenu intéressant et ciblé.
- Pourquoi pas un espace bande dessinée ? La France est très gourmande de BD française ou belge, et c’est un média qui réuni toutes générations
- Des ateliers de dessins, d’écriture de scénario de comics avec des stands dédiés à l’univers du comics (donc oui des goodies bien sur)
- Un espace jeux pour les plus petits (qui viennent surtout le dimanche mais les familles viennent aussi le vendredi et le samedi) ne serait pas du luxe
Des idées d’améliorations j’en ai pleins (et je ne suis pas la seule) mais à mon sens la Comic Con Paris n’est pas un flop, juste un brouillon.
j’ai pas compris
Je n’y suis pas allée donc je ne peux pas juger, justement parce qu’en regardant les invités et vite fait le programme, je me suis rendue compte que je m’y ennuierai. Même si je suis considérée comme « geek » par mon entourage, je ne suis pas une spécialiste Comics, je connais la base mais c’est tout. Et les grands invités, (côté comics) je ne les connaissais pas mais côté série oui(Eric balfour <3 James <3 Ashmore <3 (OUI j'ai regardé Animorphs!!!). Bref, pas de quoi dépenser pour ça en sachant, que j'avais peu de chance d'avoir un vrai échange avec eux.… Lire la suite »
@Béa Mise à part Frank Miller je ne connaissais pas les autres acteurs du comics mais durant un panel sur les super-héroïnes j’ai découvert une auteure qui s’appelle Kelly Sue DeConnick et elle est juste incroyable ! Elle m’a donné envie de découvrir son oeuvre donc là je me suis attaqué à sa Captain Marvel (et j’adore !) donc c’est aussi ça les conventions : de la découverte. Oui j’ai eu la chance d’aller à la SDCC l’an dernier de la preview night au dimanche, c’était incroyable. Plus tard j’aimerai aller à celle de New York et d’Anaheim aussi…mais plus… Lire la suite »
Je n’y suis pas allé car je savais que ça n’allait pas me plaire. Même si je ne me considère pas comme un expert, je suis un consommateur de comic. Et dans une COMIC con, le mot comic ne doit pas juste servir à faire référence à une autre convention. Vu de l’extérieur, c’est un échec. Peut-être que c’était sympa du fait des passionnés et des cosplayeurs. Mais pour le reste, objectivement, on ne peut pas parler de succès. Je comprend la notion de « première fois » mais je retoque cet argument. Pour deux raisons. la première, c’est qu’avec moins de… Lire la suite »
Alors d’accord sur plusieurs points, notamment le fait que le comics ait été relégués au second plan. C’est inadmissible. Ensuite Reed n’est pas la référence en matière de convention pour moi car personne ou presque ne parle de leurs convention. Pour Paris ils ont tous misé sur la com’ sur le « bigger than life » sans assurer derrière et je pense que c’est la dernière fois qu’on les verra faire ça. Effectivement, ils ont voulu jouer les grosses machines face à la Paris Comics Expo mais eux au moins ont ciblé leur thème et s’y sont tenus. Je le dis dans… Lire la suite »