Almost Human : Asimov à la sauce J.J. Abrams ?

Je vous avoue que la fin de Fringe a été difficile pour moi, déjà parce que la dernière saison était totalement WTF et que l’on sentait J.J. Abrams partir loin du pitch initial. Mais également difficile car la série était quand même excellent avec des personnages principaux extrêmement complexes. Du coup, lorsque l’on m’a annoncé sa nouvelle série sur la base d’un iRobot / A.I. (à la sauce Asimov) le tout dans un univers futuriste où la police peine à arrêter une mafia hyper technologique et souvent en avance… Bah oui, on peut dire que je l’attendais cette série… Alors, que vaut Almost Human ?

Déjà je me permettrai de stopper tous ceux qui pensaient à un remake américain de Real Humans (Äkta människor), il ne s’agit pas du tout de ça et même de très loin. Si la série suédoise est surtout psychologique et dans le conflit sociétal où la population n’accepte pas les robots « trop ressemblants ». La série de J.J. Abrams, part plutôt du constat que les humains ont acceptés les robots pour les tâches « ingrates » ou là on a un avantage « physique » nécessaire… On retrouvera des robots prostituées, des robots astronautes, militaires, mineurs mais également policiers !

Point intéressant, les robots sont façonnés sur des modèles bien précis : Les robots policiers ont par exemple tous la même tête selon leurs fonctions (coéquipier, garde, force d’attaque). De ce fait, on sait immédiatement s’il s’agit d’un robot ou pas. D’ailleurs dans Almost Human, les robots ont des yeux vitreux et des sortes d’ectro-limunescences qui apparaissent sur le visage quand ils se connectent à Internet/Satellite de ce fait on ne peut pas les confondre sauf sur certains types bien particuliers faits pour être un maximum ressemblant (comme les robots prostitués).

• Ceci étant dit, abordons maintenant le vif du sujet : Le Synopsis

Dans Almost Human nous suivons le detective John Kennex (interprété par Karl Urban que vous avez notamment vu le rôle du Dr McCoy dans les derniers films Star Trek… de J.J. Abrams)  qui suite à une embuscade à non seulement perdu son coéquipier mais également sa jambe. Après 17 mois de coma il se réveille et tente de retrouver les malfrats responsables… Mais en plus de tout ça, le détective Kennex en veut énormément aux machines qui n’ont pas écouté ses directives (de sauver son coéquipier) jugées « statistiquement moins prioritaires ». Depuis ce jour, il éprouve une aversion non dissimulée envers les robots. Pas de bol pour lui, à son retour on lui assigne un coéquipier robotique (c’est la règle dans la police) mais notre détective bourru ne se laissera pas imposer une machine pour coéquipier facilement…(le robot ne fera pas long feu).

Après un ultimatum avec la commissaire en chef il se voit assigné à un modèle « atypique » normalement destiné à l’exploration spatiale un « DRN » (prononcez Dorian). La particularité de ces modèles (qui ne sont plus en production depuis plus de 5ans) est que leur esprit a été façonné pour ressembler aux humains, exprimer de la curiosité et savent prendre des initiatives quitte à contredire les ordres… Bref, un coéquipier rêvé pour Kennex.

• Une relation Flic « grincheux « – Robot « rigolo »

C’est là que le parti pris par J.J. Abrams est intéressant car dans Almost Human le robot Dorian (interpreté par Michael Ealy) sait qu’il est un robot, sait qu’il est programmé pour « imiter » les humains et s’en amuse. Il n’y a pas de réflexions et d’auto-flagellation sur le « je ne suis paaaas un huuumaiiinnn bouuuuhh (pour le moment 6 épisode) et c’est ici que la série prend tout son intérêt ! En effet, bien que John Kennex sait que son coéquipier est un robot il commencera à interagir de plus en plus avec lui  et à le traiter comme une être « vivant » (tout du moins « intelligent ») et bien que Dorian sait qu’il est un robot programmé il est également programmé pour évoluer et se poser de nombreuses questions sur les sentiments humains. De ce fait, dans cette version à mi-chemin de iRobot – A.I, les lois d’Asimov ont parfaitement leur place, bien que pour le moment rien n’y fait référence. La simple présence de robots armés se battant contre des humains élimine de fait la loi sur l’impossibilité de blesser/tuer un humain.

Passé la relation Humain grincheux VS Robot rigolo (que j’adore), la série est magnifiquement réalisée avec des effets spéciaux très crédibles (on sent le budget) une intrigue qui pour le moment démarre doucement mais qui va certainement se transformer en quelque chose d’assez costaud vu le passé cinématographique de notre cher J.J. Abrams.

• Pour conclure :

Le rythme est pour le moment assez soutenu, bien que l’on alterne les phases de « relations homme-robots » et les scènes d’action avec les classiques conclusions à tirer, Almost Human s’avère un très bon divertissement qui cherche d’abord à mettre en avant la relation de Kennex et Dorian. Si l’intrigue est pour le moment éparpillée, elle devrait trouver sa ligne rouge en moitié de saison pour ne pas essouffler le spectateur dans ce que l’on appellera le fameux effet « Alcatraz » (autre série de J.J. Abrams qui n’a jamais réussi à intéressé les spectateurs, la faute d’une intrigue qui tourne en rond sans jamais apporter de nouveauté).

Bref, Almost Human est pour le moment la meilleure série de SF en cours de diffusion (hum… de quoi challenger Defiance qui elle aussi a du mal à s’imposer…) en espérant que J.J. Abrams et les scénaristes nous apportent enfin une intrigue digne de Fringe.

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