Tattoo Art Fest : Debriefing
Il retira sa chemise et la roula en boule. De l’anneau bleu tatoué autour de son cou jusqu’à la taille, il était couvert d’illustrations. « Et c’est comme ça jusqu’en bas », précisa-t-il, devinant ma pensée. « Je suis entièrement illustré. Regardez ! » Il ouvrit la main. Sur sa paume, une rose. Elle venait d’être coupée ; des gouttelettes cristallines émaillaient ses pétales délicats. J’étendis ma main pour la toucher, mais ce n’était qu’une image. « Mais elles sont magnifiques ! m’écriai-je. – Oh oui, dit l’Homme Illustré. Je suis si fier de mes Illustrations que j’aimerais les effacer en les brûlant. J’ai essayé le papier de verre, l’acide, le couteau… Car, voyez-vous, ces Illustrations prédisent l’avenir.
Extrait de L’Homme Illustré, recueil de nouvelles écrit par Ray Bradbury
Samedi dernier, je me suis rendu au nom de l’équipe au parc Floral de Paris près de Vincennes pour le salon du tatouage, Tattoo Art Fest 3ème édition. Ignorant totalement à quoi m’attendre, je suis rentré avec curiosité dans l’ambiance décalée créée par ce genre d’évènements…
Une ambiance de salon pas si décalée finalement, assez traditionnelle, sauf que les stands sont ici remplis de tatoueurs affairés sur des clients en train de se faire graver sur la peau des circonvolutions tribales, des dragons, ou autres dessins issus de leur imagination souvent fertile. Le ronronnement des dermographes est omniprésent, car les 200 exposants, venus de nombreux pays, sont tous au travail sur des dos, des mollets, des fesses. Le salon a aussi vocation professionnelle, et on y trouve des aiguilles, des moteurs, des encres, du materiel pour tatoueur.
Parmis les visiteurs, on retrouve bien sûr les stéréotypes des tatoués (des mecs grands, forts, barbus, piercés, encrés de la tête aux pieds) mais également de nombreux curieux ou dilettantes comme moi, le tout cohabitant dans une très bonne ambiance, sans ostracisme. Les tatoués sont heureux de se montrer et de se faire prendre en photo.
Comme tout salon qui se respecte, quelques animations étaient proposées aux visiteurs, événements, conférences. J’ai personnellement retenus deux d’entre elles :
- Un shooting sexy, où quatres filles plus ou moins vétues mimaient quelques postures suggestives
- Présenté par un homme illustré, Pascal Tourain, un combat de catch féminin terminé par un strip tease que j’ai pu prendre en vidéo.
Bref : J’ai passé une bonne après-midi. Je n’ai pu m’empêcher de prendre en photo quelques tatouages que j’ai trouvé intéressants, à défaut d’être magnifiques :
Un dos couvert de magicien, fées…
Un tatouage en elfique. Je regrette maintenant de ne pas avoir pensé à en demander la signification à son propriétaire…
Et pour finir, un Rubik’s Cube. Et oui. Quelle genre de reflexion personnelle amène un individu à se graver à vie un Rubik’s Cube sur le bras ? Ca m’échappe un peu, mais hé, c’est carrément stylé et original.
Pour conclure, j’en ai pris plein la vue. D’après ce que j’ai pu voir, les exposants étaient tous de très bon artistes, proposants des dessins personnalisés de grande qualité. A mon humble avis, si je souhaitais un jour me faire tatouer, il est probable que je le fasse sur le salon, où j’aurais la certitute d’avoir un artisan doué, plutôt que dans la petite boutique indéfinissable d’une petite ruelle sombre.
Que vous soyez amateurs de body-art ou non, je vous recommande chaudement ce salon décalé. Je répondrais présent la prochaine fois, lors du Tattoo Art Fest 4ème édition.
- Tattoo Art Fest, le site officiel
- L’homme illustré, de Ray Bradbury (lisez-le, c’est top)
J’avais plus de thuuuuuuune j’ai pas pu y allerrrrrr 🙁