Test Nioh – PS4/2017

Peut-on être fan de jeux vidéo sans avoir jamais touché un seul Soul ?

C’est mon cas, que je regrette tant l’aura du jeu a laissé un impact durable dans le paysage vidéoludique, inaugurant même un genre : le soul-like.

Alors, quand je vis Nioh, présenté devant moi pour seulement 9 euros à Auchan, je me suis dit « Dame ! pourquoi pas ! ça ne jurera pas entre les 2 bourriches d’huîtres ». Et ainsi
démarre mon histoire avec les soul-like…

De quoi ça parle ?

Nioh se déroule dans un contexte semi-historique. Quand je dis « semi », comprenez qu’il est question d’histoire avec un grand H noyé à la sauce Hollywoodienne. C’est à dire avec
beaucoup d’arrangement. Le jeu nous plonge dans la peau de William qui part au Japon pour traquer Edward Kelly, un alchimiste aux plans machiavéliques. Un fois au pays du soleil levant, il va découvrir un royaume en proie à des guerres sauvages et envahit
par les Yokai…

Autour du jeu William est inspiré du navigateur William
Adams, connu pour être le premier samouraï occidental. Prenez garde à ne pas le confondre avec Tom Cruise qui fut le dernier samouraï en 1877 !

L’action prend place aux alentours des années 1600. Période faste en conflits pour des raisons plus ou moins valables. C’est là que notre héros débridé entre en scène pour bouter
les renégats qui en veulent à son seigneur : Nobunaga.

A savoir que si on en croit les dates liées aux explorations de William Adams, celui-ci aurait mis les pieds en 1604 au Japon, soit quelques dizaines d’années après la disparition
de Nobunaga. Les deux diables ne se seraient donc jamais croisés.

Ha, et autre chose aussi ! A cette époque William Adams (le vrai) a environ 40 ans et si on se fit aux gravures disponibles du bonhomme, ce detnier dispose d’un corps de lâche.

Le geek voulant ressembler à tout sauf à lui-même, les développeurs ont trouvé bon de lui mettre le skin de Géralt de Riv.

Mais passons au jeu sans plus attendre.

Approche et gameplay

Nioh est un action-RPG de dark fantasy baignant dans le folklore nippon du XVIIème siècle. Dès les premières minutes, tout gamer de plus de 30 ans aura comme une impression de déjà-vu.
Pour cause ! L’univers. Le bestiaire. La trame. Tout vient rappeler un certain Onimusha qui a marqué l’ère PS2. Dans une certaine mesure, Nioh est ce qu’aurait pu être Onimusha sur Nex-gen.

L’ambiance est une réussite. Réussite graphique par son charac design léché et ses environnements inspirés. Contrairement à la mode de ces 10 dernières années, Nioh n’offre pas d’open
world. Non monsieur, non madame. Vous devrez suivre votre parcours linéaire sur des zones définis, chacune comportant plusieurs missions, principales et annexes.

Réussite sonore car votre périple ne s’encombre de pas de BGM inutiles. L’ambiance se veut immersive et seuls les boss se voient doter d’un thème musical. In game, vous serez bercé
par le doux son de votre lame libérant quelques âmes en peine du terrible fardeau de la vie.

C’est l’embarra du choix qui vous est proposé pour verser le sang : katana, haches, maillets, lances, odashi. Si les bases du RPG sont respectées avec ses armes à découvrir et esprits
à délivrer, le leitmotiv de Nioh se résume à découper du lascar jusqu’au boss pour passer au niveau suivant. Les environnements traversés ne sont d’ailleurs pas immenses et ont la particularité de ne pas être mapés.

Aucune boussole donc, ni indication pour vous situer. Si cela déroute au début, on s’y fait vite, et j’avoue que ce manque d’assistance donne du sel au jeu.

Concernant la jouabilité et l’ergonomie, Nioh ne fait pas non plus dans la nouveauté en puisant dans des basiques déjà exploités jusqu’à la moelle. Bref, c’est agréable, mais daté.

Abordons à présent le véritable bénéfice du jeu, celui qui l’a fait entrer dans le cercle convoité du genre soul-like. Mérité ?

Ça va être dur…

Des promesses, des promesses. Mais sont-elles tenues ? Oui et non. Pardonnez cette réponse de normand qui trouve ici son sens à merveille.

D’un point de vue strict, Nioh n’est pas dur, il est exigent. Tout réside dans l’étude du pattern. Une notion que les développeurs ont eu tendances à mettre aux oubliettes depuis
la disparition des 16bits.

Jouer à Nioh, c’est retrouver les joies du die and retry sans modération. Où un simple ennemi de base peut ruiner 30 minutes d’exploration en un assaut.

En soit, cela m’a beaucoup plus. L’expérience est toutefois entachée d’un mal propre à beaucoup de RPG : le nivellement par le bas via le farming.

Alors attention : vous pouvez être niveau 50, et vous faire tailler comme un vulgaire ananas par le premier venu. Cela dit, gonfler vos compétences vous aidera fortement pour encaisser
lesdits assauts et renforcer les pouvoirs de votre familier et équipement. Surtout utile pour bourriner les boss au final. Au fil des heures, je me suis senti las.

Las d’avancer sans réel enjeu, où le skill est trop contre balancé par le farming. D’autant que si les maps sont assez variées, le gameplay lui ne l’est pas.

Alors oui peut se réjouir des possibilités d’upgrade de son équipement à la forge entre 2 niveaux. Cela dit, je me suis rendu compte que se familiariser avec une arme est suffisant
pour augmenter sa puissance sans forcément passer par des manipulations superflues. Idem pour l’équipement en général : les ennemis ne sont pas avares en dons lorsqu’ils quittent ce monde.

Du coup, on finit toujours par trouver des pièces d’armures intéressantes. Bref, j’ai trouvé la forge totalement (ou presque) superflue. Oui, il est aussi question (un peu) de fouiller
les lieux visités pour délivrer des esprits et affronter des âmes pour gagner en réputation. Mais rien n’y fait. J’avais l’impression de jouer à Hero Quest : une quête en soit pas inintéressante, mais où l’on se voit répéter les mêmes mécaniques.

Pour conclure
Globalement, j’ai été déçu par l’expérience Nioh. Non pas qu’il est un mauvais jeu, c’est objectivement le contraire. C’est plus un jeu qui ne me convient pas.

En effet, il récompense la patience, l’implication. J’ai lu que certains joueurs l’ont platiné en + de 150 H. Et autant je trouve l’investissement intéressant sur un jeu tel que
The witcher qui sait se renouveler. Autant je ne me sens pas de gamer une telle durée sur un jeu qui propose si peu d’enjeux dans sa narration.

Pris de monotonie, j’ai lâché dans la 3ème zone (sur 6 de mémoire) et une bonne trentaine d’heures.

Les plus

  • Loot très diversifié – Univers réussi – Durée de vie impressionnante – Exigent…
  • Les moins

  • …mais qui finit par devenir monotone – Gameplay daté
  • Ma note : 14/20

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